Réinitialiser un disqueDans mon quotidien professionnel, j’installe assez régulièrement des serveurs Linux sur du matériel existant ou reconditionné. Si les disques ne sont pas trop anciens, je vérifie leur santé matérielle et je prends soin de les réinitialiser pour partir sur des bases saines. J’en profite au passage pour vous montrer comment on fait.

AstuceL’opération fonctionnera à l’identique si vous utilisez un support d’installation de Red Hat Enterprise Linux, Rocky Linux, Alma Linux, etc. En principe, n’importe quel LiveCD de Linux fera l’affaire, du moment que vous disposez des commandes lsblk, mdadm, sgdisk et wipefs utilisées ci-dessous.

On commence par démarrer la console de secours. Une fois que vous disposez d’un shell, affichez les disques et les partitions à l’aide de la commande lsblk. Voici à quoi cela ressemble sur un routerboard muni d’un seul disque :

# lsblk
NAME   MAJ:MIN RM   SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
sda      8:0    0 465.8G  0 disk 
├─sda1   8:1    0   500M  0 part /boot
├─sda2   8:2    0 461.3G  0 part /
└─sda3   8:3    0     4G  0 part [SWAP]
...

Et voici un serveur muni de deux disques configurés en miroir :

# lsblk
NAME      MAJ:MIN RM  SIZE RO TYPE  MOUNTPOINT
sda         8:0    0  1.8T  0 disk  
├─sda1      8:1    0    8G  0 part  
│ └─md126   9:126  0    8G  0 raid1 [SWAP]
├─sda2      8:2    0  501M  0 part  
│ └─md125   9:125  0  500M  0 raid1 /boot
└─sda3      8:3    0  1.8T  0 part  
  └─md127   9:127  0  1.8T  0 raid1 /
sdb         8:16   0  1.8T  0 disk  
├─sdb1      8:17   0    8G  0 part  
│ └─md126   9:126  0    8G  0 raid1 [SWAP]
├─sdb2      8:18   0  501M  0 part  
│ └─md125   9:125  0  500M  0 raid1 /boot
└─sdb3      8:19   0  1.8T  0 part  
└─md127 9:127 0 1.8T 0 raid1 /
...

Le cas échéant, désactivez les assemblages RAID provenant d’une installation antérieure :

# mdadm --stop --scan

Effacez les métadonnées RAID persistantes sur toutes les partitions :

# mdadm --zero-superblock /dev/sda1
# mdadm --zero-superblock /dev/sda2
# mdadm --zero-superblock /dev/sda3
# mdadm --zero-superblock /dev/sdb1
# mdadm --zero-superblock /dev/sdb2
# mdadm --zero-superblock /dev/sdb3
...

Il ne reste plus qu’à supprimer les tables de partitions :

# sgdisk --zap-all /dev/sda
# sgdisk --zap-all /dev/sdb
...

La commande wipefs fait essentiellement la même chose. Voici ce que cela donne avec quatre disques durs sur un serveur installé en RAID 6 :

# wipefs --all /dev/sda
/dev/sda: 2 bytes were erased at offset 0x000001fe (dos): 55 aa
/dev/sda: calling ioclt to re-read partition table: Success
# wipefs --all /dev/sdb
/dev/sdb: 2 bytes were erased at offset 0x000001fe (dos): 55 aa
/dev/sdb: calling ioclt to re-read partition table: Success
# wipefs --all /dev/sdc
/dev/sdc: 2 bytes were erased at offset 0x000001fe (dos): 55 aa
/dev/sdc: calling ioclt to re-read partition table: Success
# wipefs --all /dev/sdd
/dev/sdd: 2 bytes were erased at offset 0x000001fe (dos): 55 aa
/dev/sdd: calling ioclt to re-read partition table: Success
# lsblk
NAME        MAJ:MIN RM  SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
sda           8:0    0   60G  0 disk 
sdb           8:16   0   60G  0 disk 
sdc           8:32   0   60G  0 disk 
sdd           8:48   0   60G  0 disk
...

Importantwipefs n’efface que les tables de partitions, les signatures de systèmes de fichiers et les métadonnées RAID. Les données elles-mêmes restent sur le disque et peuvent éventuellement être récupérées avec un outil comme PhotoRec.

Pour supprimer efficacement les données d’un disque sans avoir à recourir à sa destruction mécanique, vous pouvez utiliser la commande shred comme ceci par exemple :

# shred -vzn 8 /dev/sda
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...522MiB/60GiB 0%
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...735MiB/60GiB 1%
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...982MiB/60GiB 1%
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...1005MiB/60GiB 1%
shred: /dev/sda: pass 1/9 (random)...1.4GiB/60GiB 2%
...

AstuceUtilisée avec les options ci-dessus, la commande shred est d’ailleurs conforme au standard 5220-22M du US Department of Defense concernant l’effacement de données sur un support magnétique.


La rédaction de cette documentation demande du temps et des quantités significatives de café espresso. Vous appréciez ce blog ? Offrez un café au rédacteur en cliquant sur la tasse.

 


2 commentaires

Benoit · 20 octobre 2022 à 18 h 52 min

Moi j’utilise nwipe.

Vincent · 28 octobre 2022 à 14 h 37 min

J’utilise les commandes bas niveau ATA Secure Erase avant de vendre mes disques. j’ai testé Photorec et Testdisk, aucune données.

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *